Le partenariat EDJeP dirigé par la Chaire de recherche sur l’évaluation des actions publiques à l’égard des jeunes et des populations vulnérables (CREVAJ) de l’École nationale d’administration publique (ENAP) rend publics les nouveaux résultats de sa grande étude longitudinale sur le devenir des jeunes placé.e.s au Québec sur les enjeux de l’instabilité résidentielle et de l’itinérance des jeunes ex-placés à 21 ans.
Vous pouvez consulter le rapport en cliquant ici.
Les résultats de notre plus récent rapport analysant les données de la vague 3 d’EDJeP montrent notamment que plus du tiers des jeunes avec un parcours étendu en protection de la jeunesse connaissent au moins un épisode d’itinérance dans les premières années suivant leur sortie de placement. Une proportion substantielle (36,6 %) de ceux qui ont connu au moins un épisode d’itinérance rapportent également une durée d’épisode supérieure à un mois. Les jeunes ayant eu au moins une expérience d’itinérance ont nettement plus tendance à rapporter avoir connu des problèmes de santé mentale (53 % vs 33 % pour les jeunes en stabilité résidentielle).
Le placement en famille d’accueil s’avère être un important facteur de protection et de stabilisation pour les jeunes. Ceux et celles qui terminent leur placement en famille d’accueil ont nettement moins tendance que les autres jeunes à connaître un épisode d’itinérance depuis leur sortie de placement (18,5 % contre 44,3 %). De plus, les jeunes ayant eu des trajectoires de placement plus instables (nombre de déplacement) ont davantage tendance à connaître de l’itinérance après leur placement.
Finalement, les expériences d’itinérance des jeunes sont associées à une importante judiciarisation. Nos données montrent que 44 % des jeunes qui avaient connu une situation d’itinérance en vague 3 rapportaient avoir été arrêté par la police dans les 12 derniers mois contre 25 % des jeunes en situation de stabilité résidentielle. Par ailleurs, 21,4 % des jeunes qui avaient connu de l’itinérance en vague 3 rapportaient être allé en prison depuis leur sortie de placement, contre 8 % et 6 % pour les jeunes en situation d’instabilité et de stabilité résidentielles.
Le développement et l’implantation d’un système de soutiens prolongé jusqu’à 25 ans, comme le recommandait déjà la Commission Laurent, s’avère crucial pour soutenir les jeunes ayant connu un parcours étendu en protection de la jeunesse à faire une transition harmonieuse vers l’autonomie adulte.
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