Ce matin la CSDEPJ a traité des enjeux scolaires avec les témoignages d’Anne-Marie Lepage, Sous-ministre adjointe à l’éducation préscolaire et à l’enseignement primaire et secondaire et des personnes de la Commission Scolaire de Montréal.
Dans la lignée des résultats de l’étude longitudinale EDJeP sur le devenir des jeunes placées qui a montré la très forte sous-scolarisation des jeunes placés (http://edjep.ca/wp-content/uploads/2018/11/rapport_sommaire.pdf), les témoins n’ont pas manqué de dresser un constat sévère des difficultés que rencontrent les acteurs de terrain pour répondre au défi de la réussite scolaire des jeunes placés.
Qualifié de « constat d’échec », le « portrait accablant » décrit par les commissaires a fait le tour des enjeux de réalisation des intentions et principes largement partagés par la DPJ et l’éducation. Il ressort des témoignages que les mécanismes associés aux signalements ont souvent pour effet de couper la DPJ des acteurs scolaires, que les bonnes intentions pourtant nombreuses peinent souvent à être articulées en actions concrètes, que les enjeux liés à la confidentialité constituent souvent des obstacles à la communication et au travail d’équipe, et que très peu de données probantes permettent de documenter de manière adéquate l’efficacité des interventions.
A n’en pas douter, même si des pistes de solution issues de la pratique ont pu être évoquées, beaucoup reste à mettre en œuvre pour faire de l’ambition de réussite scolaire une réalité observable chez les jeunes placés. À cet effet, la CRJ et le partenariat EDJeP publieront dans quelques jours l’évaluation d’un projet pilote explorant des pistes de solutions novatrices qui viendront alimenter ce débat si important dans la transition à l’âge adulte des jeunes placés. Dans un contexte où les résultats de l’étude EDJeP ont déjà montré l’ampleur des problèmes des jeunes placés en matière de scolarisation, cette nouvelle étude permettra d’éclairer le débat public actuellement en cours.
Les résultats prometteurs nous montrent que ces solutions sont susceptibles d’avoir des impacts importants sur la scolarisation des jeunes ayant connu un placement. En conséquence, nous sommes d’avis que ces résultats devraient provoquer une réflexion collective quant à l’opportunité d’étendre ces solutions à l’ensemble du Québec et d’étudier cette mise en œuvre et ses impacts avec un appareillage méthodologique encore plus développé.